Ce que vous devez savoir sur la vie en famille à bord d’un voilier 

Vous rêvez de vivre sur un voilier en famille, faire le tour du monde, aborder les îles à bord de votre embarcation. Vous rêvez de liberté d’une vie de nomade des mers ?

Vous vous imaginez toutes voiles dehors, derrière votre barre à roue, lunettes de soleil polarisées sur le nez, entrain d’observer le ciel à l’horizon. 

Petite musique de fond, le bruit des vagues, protection solaire sur le nez.

C’est parti pour les Marquises, les îles de Gauguin et Brel.

Vous rêvez, oui, mais êtes vous sûrs d’avoir pris conscience de tout ce que cela implique ?

Navigation, voyage en voilier, arrivée à Raiatea
Navigation, voyage en voilier, arrivée à Raiatea

Le choix du voilier

Un voilier oui, mais un monocoque, un catamaran ou un trimaran ? 

Grande question de … Budget

« Nous avons choisi de vivre sur un monocoque en comparant avec les prix des catamarans, qui représentent tout simplement le double du budget. Notre enveloppe logement pour le voyage n’était pas plus extensible et notre décision s’est arrêtée à ce critère. »

Les enfants, selon leur âge, vont avoir besoin de place pour se déplacer sur le voilier.

Les enfants sautent, se suspendent, courent et tombent, plongent, escaladent…

Ils vont avoir besoin de ranger leurs livres, leurs jouets, d’espaces d’intimité, de calme, d’espace de travail.

La vie en famille sur un voilier, ce n’est pas que naviguer. D’ailleurs la navigation en famille ne représente que 5% du temps que l’on passe sur un bateau !

Car le bateau, en tant que véhicule, ne va nous servir qu’à une seule chose, à nous déplacer d’une île fantastique à une autre île formidable. 

Mais il est un peu notre caravane des mers, il va falloir qu’il soit efficace en tant que logement.

Le choix du voilier va se situer entre ces 2 fonctions:

Être une bonne embarcation bien navigable

Et

Être un bon logement pour tous les membres de la famille.

Ici, dans cet article, je ne vous décrirai pas les points techniques du bateau le plus fiable – bien que notre Sun Fizz 40 de chez Jeanneau est un des voiliers de série les plus fiables en terme de navigation hauturière à travers le monde 😉 – les magazines comme Voiles et Voiliers le feront mieux que moi.

Le choix du programme

Vous vous imaginez déjà sur ce voilier que vous avez choisi. Toute la famille s’imagine à son poste. Vous avez le budget. Alors vous pouvez aller plus loin dans vos réflexions.

Quel est votre programme, vos projets de navigations ?

C’est un peu comme quand vous voulez acheter un ordinateur et que le vendeur de rayon de la Fnac vous demande pour quel usage se destine la machine.

Et oui, parce que peut-être que votre rêve c’était de voyager, de faire le tour du monde mais comme vous n’avez jamais été un capitaine de bateau, vous n’avez pas idées de ce que l’on peut faire ou pas.

« Avant d’acheter un bateau, avec les Babastrip, nous voyagions, nous nous déplacions à pied, à vélo ou en camion. Les routes maritimes on ne connaissait pas. Nous avions juste fait un stage d’une semaine de voile sur un habitable. Ensuite, nous connaissions les bateaux des autres. Nous nous sommes lancés dans l’aventure pour pouvoir se déplacer plus facilement entre les îles de la Polynésie. »

« Au début, on voulait acheter un bateau et revenir en France avec. On se disait que c’était possible, que l’on trouverait le bon vent à chaque fois. Que l’on caboterait pour pouvoir s’arrêter et connaître les pays que nous longerions… Je rigole quand j’y repense. »

Quelle que soient votre destination, votre programme et vos escales, ça ne se passera JAMAIS comme vous aviez prévu. 

On ne part pas en navigation parce qu’on a un RDV, ou un impératif de temps. 

Cette petite phrase, retenez-la, gravez-la dans votre cerveau. Car cet oubli nous a valu la pire des expériences sur une petite navigation de rien du tout, juste pour rejoindre l’autre bout de l’île.

Et tant que j’y suis, une autre phrase : Il n’y a pas de PETITE navigation !

À chaque fois que vous lèverez l’ancre, vous serez en milieu hostile. 

À chaque fois, vous préparerez votre bateau et votre équipage comme si vous partiez pour une transatlantique !

Oui, bon, qu’est-ce qu’elle dit encore la meuf aux cheveux blancs !?

L’entrainement

Il n’y pas de bons marins, il n’y a que ceux qui ont de l’expérience.

Si vous ne voulez pas passer pour des parents complètement inconscients comme nous, commencez par regarder régulièrement la météo et les vents sur Windy . Partez naviguer avec vos enfants sur les voiliers des copains.

Une des solutions serait de louer dans un premier temps un voiler, avec ou sans skipper pour vous faire une semaine de navigation. Oubliez les sites qui cherchent des équipages, ils ne prennent jamais de famille. Les enfants c’est bien trop de responsabilités.

Normalement, avec le chapitre 2, vous avez compris que l’on ne décide pas du vent ni de la mer. Ces éléments sont des maîtres sur nous, et pendant cette semaine, vous irez où ils auront décidé ! 

« À bord de notre voilier, nous avons dû dire au revoir à tout notre temps libre de voyageurs tranquillou pépou à la terrasse d’un bar de plage. »

Tous les we et vacances, il a fallu que l’on s’entraîne. Nous avons vite compris que nous ne pourrions pas partir sur l’autoroute des mers sans – non pas un minimum, mais – un maximum d’entraînement.

C’est simple, à chaque fois que nous avons levé l’ancre un peu trop vite ou avec un peu trop de confiance en nous, la mer et le vent nous l’ont fait comprendre.

On ne s’est pas découragé, mais il y avait une donnée importante que personne n’avait jamais trop soulevée…

Le budget réparation et entretien

On nous avait parlé d’un budget un peu légendaire, un truc comme 10% du prix du bateau. 

Comme notre bateau était d’occasion, nous ne savions pas trop comment prendre en compte cette information. 

Nous sommes des personnes plutôt respectueuses de nos affaires et nous ne nous sommes pas inquiétés sur la ligne budgétaire « Réparations ».

C’est là que ça fait mal.

C’est là que l’oisiveté sur un bateau, en regardant passer les raies et les dauphins s’arrête

« Chaque navigation a engendré des frais, des commandes, des recherches, du temps d’attente et du temps de réparation. »

Nous y voilà, Renaud l’avait dit, c’est pas l’homme qui prend la mer c’est la mer qui prend l’homme. 

Nous, la mer elle nous a pris plusieurs fois !

Je vous donne un chiffre, vous en faites ce que vous voulez, le budget bateau, quand vous habitez dessus, c’est environ 800 €/mois .

Voyage ou escales travail ?

La question ne s’est posée qu’une seule fois pour nous. 

« Afin de pouvoir vivre une vie de rêve en Polynésie, nous avons acheté un voilier. Pour pouvoir amortir le prix du voilier comme un loyer lissé sur l’année, nous avons choisi de rester dessus au moins 4 ans. Pour pouvoir payer les frais sur ces 4 ans, j’ai travaillé et les enfants sont repartis à l’école. Ben est resté sur le bateau pour faire le fameux entretien. »

C’est la question que vous devez vous poser si, pendant un certain moment, vous rêvez toujours de vivre sur un voilier et fendre les vagues en chantant Santiano.

Sur la mer, il n’y a pas d’aire d’autoroute

C’est quand qu’on part ?

Une fois que le voilier devient notre maison, on se déplace avec, tant que c’est possible. La plupart du temps, justement sur le we qu’on a de libre, ça ne sera pas possible. 

Soit nous ne nous déplaçons pas et nous mettons à la poubelle notre projet.

Soit nous partons avec un autre moyen de locomotion et nous mettons à la poubelle notre eco-projet « déplacements propres à la voile ».

Quand on a des enfants, quand le bateau rentre dans un projet de « voyage en famille », il faut du temps

Du temps, il va en falloir pour préparer le bateau avant de partir en vacances.

C’est quand qu’on arrive ?

C’est un peu similaire au voyage en camion ou en bus en Inde. La différence, c’est qu’en voilier, on ne peut plus arrêter la machine avant l’arrivée.

« Une année, nous avons navigué avec un copain, la première escale se situait à 6h de nav’. En voiture on l’aurait fait en 20 minutes… »

Et du temps il en faut pour les traversées !

Les enfants ont des playlists sur leurs lecteurs pour passer le temps: Des contes, des podcasts, toutes les musiques qu’ils adorent. 

Nous préparons plein de choses à manger, sans concession. Tout est autorisé. Tout ce qui réconforte.

Pas de panier de basket sur un voilier

Il n’y a pas de places sur un voilier, ni pour courir, ni pour faire du yoga, ni pour faire un foot. 

Quand le voilier est habité, il est rempli. Très vite, même le pont déborde de tout ce dont on a besoin.

À terre, il n’y a pas forcément le stade ou ne serait-ce que l’espace public qui permette d’aller s’amuser là où l’on peut aussi poser notre ancre.

Le voyage c’était facile avec nos enfants petits. C’était facile parce que nous étions à terre.

Le voyage en voilier avec des adolescents qui veulent faire des activités loin de leurs parents, sur un bateau, ça se corse…

Entre rêves et réalité

Voyage en famille en voilier

C’est drôle comme les belles histoire d’Antoine m’avaient marquées quand j’étais petite. J’avais toujours associé le rêve – le meilleur voyage – à la Polynésie en voilier comme Antoine sur un lagon dans un atoll. 

Mais Antoine était seul et ne mettait pas en images toutes les galères.

Un ami nous a dit un jour, au moment où nous arrivions enfin à destination :

« S’il n’y avait pas eu de galère, ce ne serait pas une histoire de bateau ! »

Il avait raison !

Faites vos choix, et n’imaginez pas que votre voyage sera meilleur et plus beau sur un voilier. Ce sera différent, c’est certain.

Mais ce sera une sacrée expérience. 

J’espère que nous aurons pu vous apporter de quoi prendre la décision de partir ou non, sur un voilier en voyage en famille.

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Bons voyages !

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